Mardi 4 décembre 2012, l’aventure gujarati continue. 7 heures du mat’, le temps de dire au-revoir à nos hôtes si accueillants et nous voilà partis pour Dholera. Nous prenons le tchaï sur la route et bien entendu le rite sympathique des photos reprend. Nos vélos et leurs 27 vitesses font sensation au pays du vélo à pignon et plateau uniques !!!

Sur la route, ce n’est qu’émerveillements et couleurs. Nous n’arrêtons pas de répondre aux saluts amicaux des piétons, automobilistes et motocyclistes qui ralentissent pour certains afin de discuter avec nous quelques minutes. Il nous faudrait une troisième main pour rouler en toute sécurité et garder les deux autres sur le guidon !!! Ce pays pourrait largement s’appeler le pays des hommes souriants.

Notre entrée sur la route en terre battue de Dholera, nous confère définitivement le statut d’extra-terrestres. Nous recherchons immédiatement d’un hôtel où passer la nuit. Et là, comme à Dholka, nous 

passerons la nuit et mangerons grâce à l’hospitalité d’un temple et de ses disciples. Nous arrivons à 11 heures et Françoise a tout juste le temps de visiter le temple avant de déjeuner ½ heure plus tard. Pendant que Françoise visite le temple, un vieil homme m’interpelle tantôt en touchant les vélos, tantôt en levant les mains vers le ciel et en répétant « god ». Je crois comprendre qu’il me demande si nos vélos viennent des forges divines. Françoise, quand je lui raconte cela, pense plus rationnellement qu’il implorait les dieux afin qu’ils nous protègent sur la route. Nous n’aurons jamais la réponse…

Nous sommes conviés au repas que nous prendrons avec Bharat et sa famille. Après nous être lavés les mains, nous sommes invités à nous assoir à leur table. Nous considérons ce geste comme un grand honneur qui nous est fait. Comme le veut la tradition, nous mangeons avec la main droite. Eh oui, ici, point de couverts pour partager ce repas végétarien (butter milk, légumes épicés, riz, dhal et petite friandise orange dont nous n’avons malheureusement pas retenu le nom). D’aucuns diront  qu’il n’y a que les sauvages pour manger avec les mains. A ce moment, nous vient une question : « nous, si bien éduqués, que nous reste-t-il d’humanité derrière nos fourchettes et nos couteaux ??? ». Nous n’avons pas la réponse mais si bien entourés, c’est bien volontiers et plutôt deux fois qu’une que nous mangeons avec notre main. Tout le monde s’occupe de nous et il est dur de refuser mais il le faut pourtant car nos ventres ne supporteront pas une telle quantité de nourriture.

Au sortir du repas, nous tombons sur deux futurs mariés, leurs familles  et le photographe attitré. Ils sont là pour une série de photos de leur engagement qui correspond à nos fiançailles en Europe. Bien entendu, nous serons dans leur album…

Bharat et sa famille prennent congés de nous sans oublier de nous inviter pour le lendemain car ils habitent Bhavnagar, notre prochaine étape.

Dans cette fraternelle ambiance, nous pensons à toi Manset « Un jour finir pêcheur, parce que ça grandit l’homme… » et à toi Souchon « Nous marchons dans une ville indienne, c’est déjà ça, c’est déjà ça… »