Mardi 16 avril, nous quittons très tôt et sans regret, l’éprouvante Kannur. Direction Bekal en bord de mer où nous espérons trouver de quoi faire une halte de quelques jours. La route est belle et nous profitons de nos derniers kilomètres dans le Kérala.
Arrêt pour un rafraîchissant water-melon
Deux kilomètres avant Bekal, nous apercevons un hôtel « planté » au milieu de nulle part.
Nous décidons d’y tenter notre chance. A peine arrivés, nous sommes abordés par Nafé, le fils du gérant, un enfant très entreprenant et débrouillard. Il nous vante l’hôtel comme si il en était lui-même le gérant, négociant avec nous le prix et les conditions de séjour. Une maturité étonnante à son âge ! En bon professionnel, il nous indique également les sites et curiosités touristiques de Bekal. Notamment le fort que nous visiterons le lendemain.
Nous resterons trois jours à la « Beach Residency » qui nous offre un accueil à la kéralaise, familiale et chaleureux. Nafé, décidément très curieux, veut tout connaître de notre mode de vie en France et en Europe. Nous passons nos soirées sur la plage où quelques pêcheurs reprisent leurs filets.
Un autre part en mer avec son fils, cette fois-ci pour la pose du filet qui sera remonté plus tard. Quand nous les voyons sur leur frêle embarcation composée de 3 grosses longes de bois flotté liées ensemble par une corde en chanvre, nous nous disons qu’ils n’ont vraiment peur de rien !
Vendredi 19 avril, les bains de mer, le bronzage et la plage c’est fini. Il faut reprendre la route pour Udupi dans l’état du Karnataka. Depuis notre arrivée en Inde, pas une route qui ne soit en travaux. Partout, l’Inde élargit ses routes, signe d’un développement très rapide du pays. Pas une zone de travaux sans son campement provisoire aux conditions de vie très précaires et insalubres. Les ouvriers des chantiers se déplacent et travaillent en famille. Hommes et femmes à égalité ressemblent en fin de journée à des forçats, maculés qu’ils sont de poussière et de boue. Comment font-ils pour travailler tous les jours par des chaleurs que nous soutenons à peine sans rien faire ?
Samedi 20 avril, nous allons d’Udupi à Bhatkal. 90 kilomètres en longeant la côte où la végétation change peu à peu. Les cocotiers du Kérala, même s’ils sont encore nombreux, deviennent plus discrets. Les feuillus prennent le dessus
et la montagne au loin barre le paysage, elle nous rappelle gentiment que nous avons bientôt rendez-vous.
Dimanche 21 avril, nous partons de Bhatkal pour une centaine de kilomètres vers Ankola. Le relief aperçu hier animera la fin d’étape. Nous inaugurons donc les petits déj’ parotha car il va nous falloir de l’énergie. Le parotha (ou paratha) est une pâte feuilletée légèrement plus épaisse que celle du naan et cuite sur une plaque avec du ghee (beurre). Saupoudré de sucre, un délice !!!
Comme prévu, la route se « relève » en fin de parcours, quelques fois violemment. C’est debout sur les pédales (en « danseuse » pour les puristes) que nous atteignons péniblement le sommet des côtes. Cela augure bien de l’étape de demain qui pour le coup sera 100 % montagne.
Lundi 22 avril, levés de très bonne heure et prêts à en découdre, nous prenons la route pour les 70 kilomètres qui séparent Ankola de Yellapur. Ça ne traîne pas, dès le troisième kilomètre, ça monte déjà et cela n’arrêtera plus. Autant avec un vélo de 9 kg sans bagage, ça passe sans problème, autant avec 40 kg sous les fesses, ça change la donne ! Etape très difficile que celle-ci, où nous battrons même au passage, notre record d’ascension avec 12 kilomètres de positif non stop. Nous arrivons à Yellapur éreintés.
Mardi 23 avril, encore du dénivelé pour cette étape égale en kilomètres à celle d’hier. Nous poursuivons notre route vers Hampi et nous nous arrêterons aujourd’hui à Hubli. D’après la carte, encore une vingtaine de kilomètres de montagne, puis nous serons sur un plateau jusqu’à Hampi. La route sera alors vallonnée, mais rien à voir avec l’enfer d’hier.
Les cartes ne mentent pas, en tout cas pas la nôtre, le relief s’estompe peu à peu au fil des kilomètres. Tout à notre joie, nous en profitons pour saisir les curiosités de la route délaissées quelques temps, tant le relief exigeait de nous un effort permanent. Nous « croquons » indifféremment, église et termitière géante ainsi qu’une marche « synchro » d’une vache et d’un ibis. L’une nourrissant l’autre en découvrant les insectes de leur habitat en arrachant l’herbe.
L’arrivée à Hubli se fêtera devant une kingfisher agrémentée d’un chicken 65 (morceaux de poulet frits très pimentés).
Mercredi 24 avril, au début c’était prévu Hubli-Gadag (54 km), puis le lendemain Gadag-Hampi (116 km). En discutant avec le gérant de l’hôtel qui nous loge à Hubli, nous apprenons que Koppal, une ville située à 50 km environ d’Hampi, est susceptible de convenir à une étape. Nous dormirons donc à Koppal. Cela nous permettra d’arriver de bonne heure à Hampi le lendemain.
Comme on se connait assez bien, je sais déjà ce qui « trotte » dans la tête de Françoise et elle aussi sait ce qui « trotte » dans la mienne… Si c’est possible, nous irons au bout, nous le savons avant de partir. Mais se dire qu’on part pour 170 km, n’est pas bon pour le mental !
Quand le compteur est à 70, on se dit si dans 50 bornes nous sommes crevés, nous dormons à Koppal. A 100, on se dit pourquoi pas ? A 130, on se dit maintenant il ne reste plus que 40 et l’on y va !!! Nous arrivons à Hampi à 17h30, après avoir passé les 10 000 et être restés plus de 9 heures sur nos vélos.
Nous retournerons à Goa en bus couchettes et nos vélos feront le trajet sur le toit. Hampi a été rajouté au programme de ce tour par « gourmandise », nous ne voudrions pas que cette « friandise » ne devienne indigestion… Il reste tout de même encore un peu plus de 700 km jusqu’à Bombay. Et puis, 15 jours de VRAIES vacances sur les plages de Goa sont plus que mérités…
5 Réponses à “En route pour le Karnataka”
26 avril, 2013 à 13 h 46 min
Yessss…10.000km enfin vous pouvez vous reposer plus tranquillement maintenant car vous aurez fait de votre rêve une réalité…
on est très mais très heureux pour vous.
vous pouvez être fier de vous-même les copains…
on a hate de pouvoir partager avec vous votre expérience de plus prés!!
Felicitations on boira un rose a votre sante!!
courage pour le retour
26 avril, 2013 à 18 h 54 min
Coucou,
C’est avec grand plaisir que j’ai pris le temps de vous retrouver…
Voyage toujours aussi attrayant et au combien enrichissant.
Pas trop d’inspiration aujourd’hui mais une certitude, celle de vous accompagner
au moins par la pensée…
Félicitations pour les kms avalés…
Bisous Benji(de passage) Mireille
26 avril, 2013 à 21 h 49 min
le fort ne brique rouge ca fait pensé à celui qu’il y a à Bombay dans cette brique rouge ,non?
1 mai, 2013 à 19 h 34 min
bonjour,
laissez-moi deviner! qu’est qui roule au lever du soleil?
un pousse-pousse? un tricycle? un triporteur? assez impressionnant mais pas étonnant là-bas.
je viens de terminer la fin de votre récit.
à bientôt de vous voir à GOA.
et bonnes vacances!! les vraies bien méritées! bien affectueusement jo
et merci pour votre mail
2 mai, 2013 à 16 h 12 min
le 2 Mai 2013, 16 heures ! le temps bof ! bof !
Eh ! bonjour !
Il y a déjà un certain temps pas de nouvelles mais je vous écrit pour de bonnes…. nouvelles ! quelques lignes ! déjà pour les 10 000km engloutis…bravo !.
J’espère que vous savourez vos vacances à GOA ! FESTIRUES top !
Très peu de pluie ! une averse le SAMEDI ! et nous étions sous chapiteau….et c’est tout… !
Plus de détails dans votre mail
Pensons bien à vous ! très belles photos et récits dont je vais savourer jusqu’au bout de votre superbe voyage !
Pleins de bisous à vous deux
Jocelyne.